L'île des chevaux. II.
(La vallée secrète).
Deux enfants ont entendu, pendant la nuit, le galop des chevaux sauvages. Ils partent à leur recherche.
Nous avons entrepris l'escalade de la longue pente herbeuse qui menait de la plage au sommet de la falaise. Cette partie de l'île semblait être le quartier général des lapins. Tout autour de nous, ce n'était que terriers et pistes. Puis le sol devint marécageux, et de durs roseaux coupaient nos pieds nus. Quand nous sommes arrivés à un coin sec et plat, nous nous sommes laissés tomber sur le dos pour nous reposer. Je fermai les yeux et prêtai l'oreille aux bruissements qui m'entouraient: le vent chantonnant au-dessus de nos têtes, les cris des mouettes, les crissements des insectes dans l'herbe alentour.
- Pat, questionnai-je, pourquoi n'entendons-nous pas la mer plus nettement ? Nous sommes presque au sommet de la falaise, les vagues devraient se briser juste au-dessous de nous.
- Je les entends, mais elles semblent loin.
- Et je devine pourquoi ! m'écriai-je en sautant sur mes pieds. Nous sommes sûrement au bord de la vallée des chevaux sauvages !
C'était le plus merveilleux passage de l'histoire de ma vieille grand-mère. Elle nous avait souvent parlé de la Vallée secrète, où il était si difficile de pénétrer, la marée haute l'isolant de la grève. Là, des chevaux sauvages avaient grandi, génération après génération, depuis l'époque de la Grande Armada*.
Une fois tous les bateaux espagnols coulés ou dispersés, c'était en 1588, de nombreuses épaves avaient été rejetées par la mer sur la côte irlandaise. Pourtant, quelques petits chevaux avaient réussi à nager jusqu'au rivage, de petits chevaux délicats, gris argent. A cette époque l'île était habitée. Les insulaires les avaient capturés et soignés, et aujourd'hui, on peut voir leurs descendants à travers toute la région.
Mais à l'île des chevaux, était arrivé un étalon noir comme du charbon, à l'oeil farouche, accompagné d'une petite jument noire également. Tout au long de ces terribles jours de tempête, ils avaient réussi, on ne sait comment, à rester ensemble.
Et, attaché à la selle de l'étalon par sa ceinture de cuir cloutée d'or, il y avait un soldat espagnol. Quand on l'avait trouvé, son visage était d'une pâleur cireuse telle que d'abord, on l'avait cru mort. Les galons d'or de l'uniforme du soldat et la garde dorée de son épée étaient noircis par le sel de la mer. Mais finalement, il avait repris connaissance et il était resté sur l'île, aidant aux travaux de la ferme, à la pêche, et faisant l'élevage de ces merveilleux chevaux à la robe de jais qui avaient donné son nom à l'île.
Il était mort au bout de quelques années, et ensuite l'étalon redevint sauvage. Personne ne pouvait en venir à bout. Si un homme de l'île s'approchait de lui, il l'attaquait avec des hennissements stridents, cabré, les sabots griffant l'air, la crinière et la queue flottant dans le vent. Il prit possession de la vallée secrète et les insulaires la lui abandonnèrent.
(à suivre)
*La Grande Armada fut une grande flotte de guerre espagnole. Partie pour attaquer l'Angleterre, elle fut détruite par la tempête.
1. Quels animaux vivent dans cette partie de l'île ?
Que voient les enfants qui indique la présence de ces animaux ?
_________________________________________________ et
_______________________________________________________________.
2. Deux bruits révèlent la présence d'autres bêtes. Relève les deux expressions qui le disent.
3. Complète :
Il est difficile de pénétrer dans la vallée secrète, ________________________________________________________________________ .
4. En quelle année la Grande Armada a-t-elle coulé ? _______________________________________
Quelle était la nationalité des bateaux qui la composaient ?
5. Remplace ce qui est entre parenthèses par le terme du texte.
Les (habitants d'une île) les avaient capturés et soignés.
La (partie de l'épée qui couvre la main) dorée de son épée.
Les merveilleux chevaux à la robe (de la couleur d'une pierre très noire et luisante)
6. Souligne ce qui est dans le texte.
Quand on l'avait découvert, son visage était si pâle que d'abord on l'avait cru mort.
Quand on l'avait trouvé, son visage était d'une pâleur cireuse telle que d'abord on l'avait cru mort.
7. Complète :
Il l'attaquait _____________________________________________________________________________________________________________
les ______________________________________________________, la
________________________________________________________________.