Dans la montagne des caribous. I.

(Ours, porc-épic et aigle-pêcheur.)

Davey, un petit garçon de onze ans, vit depuis peu au bord d'un lac dans une vallée, en Amérique du nord.

Le torrent, petit et peu profond, gazouillait sur les rochers noirs. Un léger mouvement dans le lit du ruisseau attira l'attention de Davey. Il s'arrêta et se pencha pour regarder à travers les branches d'osier qui formaient écran. Quelque chose de grand et de marron bougeait au-dessous de lui. Davey se laissa glisser à genoux et écarta avec précaution les branches. Il réprima un léger sursaut. A quelques pas de l'endroit où il était blotti, un grand ours brun immobile surveillait l'eau. Dans la fascination du moment, Davey ressentit non de la peur mais de l'émerveillement. Il retint sa respiration, sur le qui-vive, ne quittant pas l'animal des yeux. Soudain, l'ours bougea. Avec une rapidité incroyable, il bondit dans le torrent qu'il remonta à contre-courant en provoquant force éclaboussures et plongea la gueule dans l'eau en claquant des mâchoires. Il y eut un bref bouillonnement et l'ours releva la tête en s'ébrouant. Davey contempla, stupéfait, l'énorme saumon qui se débattait dans sa gueule. L'ours lâcha le poisson sur la rive, l'immobilisa d'un coup de patte et, en une minute dévora sa prise. Assis sur son arrière-train, il se lécha ensuite les pattes avec une délicatesse de chat, puis il se remit à longer le courant en regardant attentivement l'eau. Quand l'ours eut disparu, Davey s'assit et soupira longuement, le menton posé sur les genoux. Il avait vu son premier ours en liberté !

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Il fabriqua des pièges et captura des écureuils roux et un tout jeune porc-épic. Il les gardait pendant plusieurs semaines, puis leur rendait la liberté.

Le porc-épic était devenu un familier de la maison. La petite bête n'avait aucunement peur des habitants de la maison, elle allait et venait comme le chat. Il était attendrissant et, sa propreté étant irréprochable, Cora l'avait pris en affection... jusqu'au jour où ses piquants commencèrent à pousser. Dans ses ébats à travers la maison, il laissait innocemment ses piquants fichés sur le divan, les pieds des chaises et tout ce qu'il frôlait.

A tel point que Cora eut l'impression de vivre dans une maison meublée de pelotes à épingles. C'est alors que Davey reçut l'ordre de renvoyer son pensionnaire à son habitat naturel.

De tous les animaux qu'il apprivoisa cet été-là, le plus extraordinaire était le balbuzard. Un matin, Davey avait repêché dans le lac une petite boule de plumes trempées. Encore inexpérimenté le jeune aigle-pêcheur s'était posé sur l'eau et n'avait pas su reprendre son vol. Davey et Joe s'amusèrent comme des fous à emmener sur la rivière le balbuzard au bout d'un long fil de pêche, pour qu'il attrape des petites truites.

L'instinct de l'oiseau remplaçait toutes les leçons. Perché sur un rocher, il fixait de ses yeux en vrille, et, au premier éclair argenté, il fonçait sur le poisson qu'il saisissait dans son bec. Davey attachait la ligne autour du cou de l'oiseau juste assez serrée pour l'empêcher d'avaler sa prise. La truite frite fut souvent au menu cet été-là, jusqu'au jour où Davey estima le balbuzard assez dressé pour pêcher sans laisse. Il partit en barque sur le lac, vers la berge en à-pic et enleva la laisse. L'oiseau resta perché un moment sur le bateau, exécuta un gracieux vol en piqué, happa sa truite et s'éleva dans les airs.

Davey regarda, bouche bée, son pêcheur apprivoisé disparaître à l'horizon, puis il éclata de rire. Le balbuzard ne pêcherait plus pour lui, il allait être obligé de se rabattre sur sa canne à pêche.

(à suivre)

1. L'ours n'est pas un animal lent et lourd. Relève les expressions qui montrent sa vivacité.

_________________________________________________________, il ______________________________________________________________.

En _________________________________________________ il dévora _____________________________________________________________.

2. Quels sont les poissons dont il est question dans ce texte ?

3. Encadre le résumé qui te semble juste.

Davey a eu peur de l'ours, mais il était content d'en avoir vu un.

Davey n'a pas eu peur de l'ours et il était heureux d'en avoir vu un.

Davey aurait préféré ne pas avoir rencontré l'ours.

4. Complète.

Le porc-épic laissait _______________________________________ ses piquants ________________________________________________________

______________________________________________________et __________________________________________________________________

5. Quel ordre Davey reçut-il ?

6. Quel autre nom donne-t-on à l'aigle pêcheur ?

7. Souligne les phrases où rien n'a été changé.

Le porc-épic était devenu un familier de la maison.

Un jour, Davey avait repêché sur le lac une petite boule de plumes trempées.

L'instinct de l'aigle remplaçait toutes les leçons.

Il partit en barque sur le lac, vers la berge en à-pic et enleva la laisse.