Tistou prend une leçon de jardin. I.
Tistou est un petit garçon très gentil qui vient d'être renvoyé de l'école. Il s'y ennuyait et s'y est endormi. Son père a décidé de le confier au jardinier qui lui apprendra à connaître sur place les cailloux, les jardins, les champs.
Tistou mit son chapeau de paille pour aller prendre sa leçon de jardin. Une leçon de jardin, c'est au fond une leçon de terre, la terre sur laquelle nous marchons, qui produit les légumes que nous mangeons, les herbes dont on nourrit les animaux jusqu'à ce qu'ils soient assez gros pour être mangés ...
« Pourvu que le sommeil ne me reprenne pas ! » se disait Tistou en se rendant à la leçon.
Dans la serre, le jardinier Moustache attendait son élève.
Le jardinier Moustache était un vieil homme solitaire, peu bavard et pas toujours aimable. Tistou aimait bien le vieux jardinier, mais il en avait un peu peur.
- Bonjour, Monsieur Moustache, dit Tistou.
- Ah ! te voilà, répondit le jardinier. Eh bien ! on va voir de quoi tu es capable. Voici un tas de terreau et voici des pots à fleurs. Tu vas remplir les pots avec du terreau, enfoncer ton pouce au milieu pour faire un trou, et ranger les pots en ligne le long du mur. Après nous mettrons dans les trous les graines qui conviennent.
Les serres étaient admirables. Sous l'abri des vitres étincelantes, on entretenait une atmosphère humide et chaude; les mimosas y fleurissaient en plein hiver; il y poussait des palmiers importés d'Afrique; on y cultivait des lis pour leur beauté et des jasmins pour leur parfum.
Tistou, en accomplissant la tâche que Moustache lui avait donnée, eut une bonne surprise: ce travail ne l'endormait pas. Au contraire, il y prenait plaisir. Il trouvait que le terreau avait une bonne odeur. Un pot vide, une pelletée, un trou avec le pouce, et le tour était joué. On passait au suivant. Les pots s'alignaient le long du mur.
Pendant que Tistou continuait avec beaucoup d'application, Moustache faisait lentement le tour du jardin. Et Tistou découvrit ce jour-là pourquoi le vieux jardinier parlait si peu aux gens : c'est qu'il parlait aux fleurs.
Vous comprenez aisément que faire un compliment à chaque rose d'un massif, à chaque oeillet d'un buisson, ne laisse guère de voix, le soir venu, pour lancer des « Bonne nuit, Monsieur » ou « Bon appétit, Madame » ou encore « à vos souhaits ! » lorsqu'on éternue devant vous; toutes choses qui font dire de quelqu'un : « Comme il est poli !».
(à suivre)
Tistou prend une leçon de jardin. I. (d'après Maurice Druon)
1. Barre ce qui n'est pas dans le texte.
Tistou apprendra à connaître
les cailloux | les plantes | les jardins |
les arbres | les prés | les champs |
2. Entoure la phrase exacte du texte.
En se rendant à sa leçon, Tistou se disait : J'espère que le sommeil ne me reprendra pas !
Pourvu que je ne m'endorme pas !
Pourvu que le sommeil ne me reprenne pas !
3. Ajoute ce que j'ai oublié.
Tu vas remplir les pots avec du terreau ____________________________________________________________________________________
4. Relève les noms de ce qui poussait dans les serres.
5. Tistou eut une bonne surprise. Laquelle ?
6. Réponds par oui ou par non.
Les pots s'alignaient
le long de la serre ___________________________ le long du mur ___________________________ le long de l'allée _____________________
7. Pourquoi le jardinier parlait-il si peu aux gens ?